
Le Manoir de Thônes
A proximité de la chapelle de La Bossonaz, sur un coteau ensoleillé, s’élève l'ancien petit manoir de la Tour. En 1730, Jean-Jacques Rousseau rencontra sur la route de Dingy deux jeunes filles, nommées Mlle de Galley et Mlle Graffenried. Il passa en leur compagnie une agréable journée qu’il racontera dans "Les Confessions".
Détruit par deux fois par un incendie au siècle dernier, il a été reconstruit en ferme agricole.
Lors de la réfection du Manoir, la toiture s'est vue remplacée d'ardoise de Morzine en lieu et place de celles d'origines, et le blason porté au fronton du bâtiment s'est vu abîmé.
Il a été racheté en 2007 par la municipalité avec deux parcelles de terrain afin de créer un site touristique consacré au philosophe. Une cerisaie devrait être plantée dans le verger.
«Après le dîner, nous fîmes une économie. Au lieu de prendre le café qui nous restait du déjeuner, nous le gardâmes pour le goûter avec de la crème et des gâteaux qu'elles avaient apportés; et pour tenir notre appétit en haleine, nous allâmes dans le verger achever notre dessert avec des cerises. Je montais sur l'arbre, et je leur en jetais des bouquets dont elles me rendaient les noyaux à travers les branches. Une fois, Mlle Galley, avançant son tablier et reculant la tête, se présentait si bien, et je visais si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans le sein, et de rire, je me disais en moi-même : " Que mes lèvres ne sont-elles des cerises ! Comme je les leur jetterais ainsi de bon cœur».
Jean-Jacques Rousseau "Les Confessions", Livre IV
©Illustration Joëlle Sportès/Carnet de jeux J.-J. Rousseau